Contre le wokisme, vive la liberté !

Publié le par Nadia Geerts

Combien de classiques de la littérature faudra-t-il que l’on expurge de tout passage offensant ?

Combien de films faudra-t-il que l’on cesse de projeter car reflétant une vision du monde sexiste, raciste, colonialiste ou transphobe ?

De combien de classiques du dessin animé faudra-t-il subir une nouvelle version, sans nain, sans baiser volé, sans méchant Noir, sans homme puissant ?

Combien d’avertissements faudra-t-il insérer dans les œuvres de fiction pour marteler que ce sont des fictions datées, ne correspondant pas aux standards actuels ?

Combien d’humoristes faudra-t-il entendre reconnaître que l’autocensure est omniprésente dans leur travail ?

Combien de manuscrits faudra-t-il soumettre à des relecteurs en sensibilité pour éviter le procès ou l’opprobre publique ?

Combien de pièces de théâtre faudra-t-il interdire car trop blanches, trop masculines, trop hétérosexuelles, trop colonialistes, trop capitalistes, trop spécistes ou que sais-je ?

Combien d’entre nous devront se voir étiqueter de conservateurs, de réactionnaires voire de fascistes pour un mot inapproprié, une expression malheureuse, un questionnement, une inquiétude, une affirmation s’éloignant de la doxa wokiste ?

Combien de temps faudra-t-il enfin pour que l’on reconnaisse collectivement que le wokisme n’est pas une invention de la droite réactionnaire, que la cancel culture n’est pas un fantasme, et en deux mots que le recul des libertés est une réalité qui nous touche tous, et en premier lieu le secteur de la culture qui semble cependant le premier à s’engouffrer dans le discours woke ?

Le discours woke, ce portrait hideux de notre société, dépeinte comme structurellement raciste, sexiste, patriarcale, colonialiste, homophobe, transphobe, islamophobe, grossophobe, leucocentriste et j’en passe, alors même que notre société est tout le contraire : structurellement bâtie sur l’égalité de tous et toutes en dignité et en droits, par-delà leurs différences secondaires.

C’est cette égalité structurelle que nous avons progressivement atteinte en élaborant des lois condamnant les discriminations et en abolissant toute législation s’opposant à l’égalité entre hommes et femmes.

Certes, des comportements racistes, sexistes, homophobes, discriminants existent.

Mais notre législation, nos programmes scolaires, nos institutions enfin sont, de manière on ne peut plus claire, tant des véhicules que des instruments de lutte contre ces discriminations.

Prétendre aujourd’hui limiter la liberté d’expression et de création au nom d’une oppression structurelle, c’est par aveuglement ou calcul, nier la réalité des acquis des dernières décennies.

La culture mourra étouffée si nous n’inversons pas la tendance.

Vive la liberté !

 

Publié dans Société

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