Nadia Geerts gagne un nouveau combat devant la justice
« Nadia Geerts gagne un nouveau combat devant la justice ».
(version modifiée le 20 octobre 2025 du communiqué de presse de mon avocat, Julien Uyttendaele)
Dans son jugement du 13 octobre 2025, la Cour d’appel a eu à connaître de propos diffamatoires tenus par "Jean" (prénom d'emprunt) envers Mme Geerts. Deux affirmations étaient en cause : celle qualifiant Mme Geerts de raciste et celle l’accusant d’avoir menacé ses étudiants.
En ce qui concerne la première accusation, la Cour a considéré que Jean n’avait pas outrepassé les limites de la liberté d’expression en qualifiant Nadia GEERTS de raciste. La Cour estime en effet, ce que déplore Nadia Geerts, que le fait de défendre la neutralité de l’État et de préconiser l’interdiction de signes convictionnels à l’école constitue un courant d’opinion pouvant être pour certains qualifié de raciste. Or il n’était en rien question pour Mme Geerts de dénoncer quiconque en fonction de son origine, mais simplement de défendre des mesures permettant d’éviter un poids excessif du religieux dans la vie scolaire. Quoi qu’il en soit, en reconnaissant sur ce point la liberté d’expression de Jean, la Cour n’a en rien fait sienne ses accusations, qu’elle qualifie de « jugement de valeur ».
En ce qui concerne la seconde accusation en revanche, la Cour a estimé que les accusations selon lesquelles elle aurait menacé ses étudiants étaient dépourvues de toute base factuelle, et constituaient même une « inversion grossière des faits » de la part de Jean, dès lors que c’est Mme Geerts qui a subi des menaces « sur les réseaux sociaux après la publication de messages suite au décès tragique de l’enseignant Samuel Paty en France et à l’annonce de l’autorisation du port de signes convictionnels, notamment dans la haute école où elle enseignait ».
La Cour a donc conclu que les propos de Jean avaient « pour seul objectif de ternir la personnalité de Mme Geerts et de mettre en cause son honorabilité professionnelle auprès de l’opinion publique », et étaient donc « délibérément diffamatoires », constituant « une attaque personnelle gratuite envers Mme Geerts », qui pouvait légitimement faire craindre à Mme Geerts des menaces ou représailles.
Concernant la « campagne de haine » dont Mme Geerts a été victime entre octobre 2020 et juin 2021 (et qui a déjà mené à une autre condamnation au civil et au renvoi de six personnes en correctionnelle), la Cour indique clairement que Jean ne pouvait pas ne pas en avoir connaissance, puisqu’il cite lui-même des articles de presse qui en font état, dont le communiqué de WBE indiquant que le dossier disciplinaire de Mme Geerts est vierge et que les accusations qui ont été portées à son encontre sont donc sans fondement. Le jugement qualifie d’ailleurs l’expression fautive de Jean de « nouvelle atteinte à sa réputation » et de « nouveau dommage moral ».
Pour Mme Geerts, ce jugement constitue une victoire importante, même si elle déplore que la position adoptée par la Cour d’appel revienne de facto à permettre que toute personne défendant le principe de laïcité de l’État puisse être qualifiée de « raciste ». Elle s’étonne par ailleurs qu’une prise de position relative à un fait de nature religieuse puisse être assimilée à du racisme.
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