Histoire de serment
Cet après-midi, sur les ondes de la RTBF, j’écoutais la prestation de serment des nouveaux députés: ceux qui remplacent, en tant que suppléants, les anciens députés appelés à une charge de ministre.
On entendit d’abord Herman de Croo expliquer que les députés avaient le choix de la langue pour leur prestation de serment, celle dans laquelle
ils prononceraient leur serment de fidélité à la Constitution déterminant leur rôle linguistique. En cas de prestation de serment dans plusieurs des langues nationales, précisa ensuite le
président de la Chambre, la langue utilisée en premier lieu serait déterminante.
Vinrent alors les prestations de serment proprement dites. Lorsque ce fut le tour de Mathias De Clercq, il prêta successivement serment en
néerlandais et en français. Commentaire du journaliste tout émerveillé : ça fait plus de dix ans que je n’ai pas entendu un parlementaire flamand prêter serment en
français !
Soit. Mais devinez combien de francophones ont prêté serment en néerlandais aussi ? Aucun. Et devinez ce que fut le commentaire du
journaliste ? Aucun.
Pourtant, si l’on part du principe que les vilains Flamands font rien qu’à vouloir détruire le pays, alors que les gentils francophones ont
l’amour de la Belgique chevillé au corps, il me semble que le fait que seul un Flamand ait choisi de prêter serment dans les deux langues nationales (bon d’accord, il a oublié l’allemand, mais ne
soyons pas chiens !) aurait mérité un commentaire un tantinet plus approfondi, voire une remise en cause de certains préjugés tenaces…