Premiers pas sur « Face de bouc »

Publié le par Nadia Geerts

Moi qui, il y a quelques semaines à peine, tirais à boulets rouges sur « Face de bouc » (comme l’appelle une ex-collègue et pas future ex-copine retrouvée grâce à lui), je ne vais pas ici vous faire un éloge dythirambique de ce machin à ma mode, mais juste vous livrer quelques impressions contrastées.

 

Constat numéro un : il est impératif, si l’on veut s’en sortir, de revoir sa définition de l’ami. Pas question ici de relations privilégiées avec quelques individus triés sur le volet au fil de nos rencontres, ni même de copains ou de connaissances : sur Facebook, tout le monde peut être ami avec tout le monde, et certains (je m’en doutais un peu) semblent avoir fait un sport national d’emmagasiner le plus grand nombre d’ « amis » possibles en le moins de temps possible. Mon ami Pierre me dira que c’est normal : c’est ce qui s’appelle un « réseau », qui n’a de sens que s’il est le plus large possible, et tant pis pour la nuance.

 

Constat numéro deux : il faut apprendre à « gérer »  tout ça. J’ai d’ailleurs, soit dit en passant, déjà rompu avec un « ami » qui m’agressait violemment parce qu’il estimait que parler de « gérer ses amis », ça tenait du Politburo. Pourtant, c’est bien ce que j’ai le sentiment de devoir faire : régulièrement, des gens qui ont l’air bien braves mais que je connais ni d’Eve ni d’Adam expriment le désir que je devienne leur amie. Cas de conscience : dois-je les ignorer en espérant qu’ils m’oublient, les refuser brutalement, ou les accepter négligemment ? Pour l‘instant, je n’ai pas tranché : je leur envoie un petit message leur demandant de se situer un petit peu, et puis j’avise.

Il y a par ailleurs des gens avec qui je reprendrais bien contact en découvrant à quel point c’est facile – ce qui pose bien évidemment la question de savoir ce qu’ils signifient à nos yeux si jamais on n’a tenté de retrouver leur trace autrement jusqu’ici, mais soit –, et puis qui m’ignorent. Dommage…

 

Constat numéro trois : bonjour l’usurpation d’identité. Rien de plus simple en effet que de créer un profil au nom de quelqu’un d’autre. J’ai déjà pensé à me faire passer pour Baudouin Ier ou Benoît XVI, mais je crois que j’aurais, sur la longueur, quelques problèmes de crédibilité.

Pas plus tard qu’hier, j’ai ainsi, grâce à un « ami » qui s’en était fait membre, découvert un groupe soi-disant de lutte contre l’extrême droite, administré par Georges-Pierre Tonnelier himself. Ben voyons ! Pas gêné le mec, alors qu’il est, pour rappel, collaborateur parlementaire au Front National (1). Revers de la médaille (pour lui, pas pour moi) : rien de plus simple que d’avertir illico les membres de ce groupe pour qu’ils rétractent leur adhésion.

 

Constat numéro quatre : il y a moyen de passer énormément de temps sur Facebook en le perdant : envoyer des petits cadeaux virtuels à des « amis », regarder leurs photos de famille, les tenir au courant heure par heure de nos activités (« euh… là, je m’apprête à partir pour trois semaines en vacances, voici mon adresse, les clés sont sous le paillasson), etc.

En faire un usage intelligent est possible, mais ça s’apprend. Et en la matière, je débute.


(1) Selon Georges-Pierre Tonnelier, il aurait depuis quelques mois rompu toute collaboration avec le FN, en raison de divergences idéologiques. Ce qui ne l'autorise évidemment pas à récupérer une campagne de RésistanceS comme s'il faisait partie de cette dernière...

Publié dans Société

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