Lettre ouverte aux 100 valeurs
Disons-le d’emblée : vous avez cent fois raison. Ça devient insupportable, ce diktat de la libre pensée, cette arrogance avec laquelle certains, au nom du libre
examen, se posent en censeurs. Il était temps que certains réagissent, et portent haut les couleurs de la résistance à l’oppression libre exaministe. Vous l’avez fait, et je vous en félicite.
Grâce à vous, la communauté universitaire a pu entendre Tariq Ramadan, que les autorités académiques avaient refusé d’accueillir l’an dernier sous la fallacieux prétexte qu’il n’y aurait pas de
débat contradictoire et qu’il n’entrait pas dans les missions de l’ULB de fournir une tribune à ces gens-là.
Votre courage, votre persévérance, votre pugnacité vous honorent. Mais il ne faudrait pas que vous vous arrêtiez en si bon chemin. Aussi permettez-moi de soumettre à
votre sagacité quelques idées pour de prochaines conférences.
À tout seigneur tout honneur, j’imagine fort bien une conférence de Benoît XVI sur « inquisition et modernité » ; une autre de Nicolas Sarkozy sur
« la laïcité : entre carsher et espérance chrétienne » ; une troisième d’Alain Escada (du mouvement Belgique & Chrétienté, injustement brocardé pour son conservatisme
religieux) sur « l’avortement : un foeticide à peine masqué ». Dans un second temps, on pourrait imaginer une conférence de Jean-Marie Le Pen sur « la shoah : un
détail de l’histoire », une autre de Georges Bush sur « démocratie et frappes chirurgicales » et pourquoi pas un exposé du chanoine de Canterburry sur « le Royaume-Uni à l’épreuve
de la charia » ?
Le domaine scientifique ne doit pas être oublié. Pourquoi ne pas, toujours dans la saine optique de favoriser la démarche critique des étudiants, inviter un
soir Adnan Oktar à venir présenter son Atlas créationniste, Roland Pirard, responsable du Vlaams Belang, à nous parler de son livre Adolphe Hitler – Sa véritable histoire (http://www.resistances.be/hitler01.html), ou encore Robert
Faurisson à nous présenter le résultat de son inlassable travail d’élucidation de la vérité historique ?
On pourrait aussi inviter un scientologue à nous parler des ravages de la psychiatrie, ou le cardinal Joos à nous parler de la
perversion homosexuelle.
Voilà qui flanquerait certainement un coup fatal à tous ces laïcistes qui, sous couvert de liberté, musèlent la pensée
critique.
Reste un obstacle majeur : les autorités académiques, à coup sûr, refuseraient ces conférences pourtant dignes d’intérêt.
Qu’à cela ne tienne : vous n’auriez qu’à refaire le coup Ramadan : crier au scandale, dénoncer le caractère hautement liberticide de l’université autoproclamée « du libre
examen » et revenir un an plus tard avec un nouveau projet tout neuf, reprenant les mêmes… face à un ou deux contradicteurs. Et le tour est joué !
Allez, bonne chance, chers amis des sans (pardon : des cent) valeurs, et haut les cœurs dans votre combat admirable pour la
liberté de penser.