Le bouc émissaire

Publié le par Nadia Geerts

Cet article a été modifié le 24 janvier 2021 pour tenter d'en supprimer certaines erreurs factuelles que, bien sûr, les belles âmes qui les ont repérées n'ont pas jugé utile de me signaler directement, préférant me les reprocher sur les réseaux sociaux. C'est bien, je vois déjà quel syndicat - le seul dont je fus longtemps membre - n'aura plus jamais ma cotisation.

Il y a trois mois et quelques jours, j’étais encore un prof heureux. Des cours qui me passionnaient, des collègues sympas, des étudiants avec qui le contact était vraiment bon, un cadre de travail verdoyant (hors covid…). Bref, tout allait bien, ou du moins je pouvais le croire.

Aujourd’hui, je ne vois plus comment continuer, tout simplement. L’affaire Paty, puis la décision de WBE d’autoriser les signes convictionnels en Haute École, ont suscité un flot d’insultes, d’attaques et d’accusations graves à mon encontre qui me mènent à cette conclusion aussi simple que douloureuse : pour beaucoup, mon départ sera un soulagement.

Aussi je voudrais esquisser ici quelques pistes d’analyse sur ce qui, à mes yeux, explique qu’on en soit arrivés là. Avec en toile de fond une conviction forte : on n’en serait pas là si, dès le lendemain des attaques d’anciens étudiants suite à mon post sur Facebook disant « Je suis Samuel Paty », ma direction m’avait affirmé solennellement et publiquement son soutien sans réserve ainsi que sa condamnation ferme de ces propos. Pourquoi cela n’a-t-il pas été fait ? Pourquoi a-t-il fallu pas moins de deux mois pour que soit finalement posé un premier acte concret, sous la forme d’une rencontre entre ma direction, le Commissaire du Gouvernement, la présidente du Conseil Étudiant et moi ?

La première raison invoquée, non pas en ordre d’importance, mais en ce qu’elle fut la seule énoncée, est le fait que d’autres soucis plus urgents ou plus prenants accaparaient toutes les énergies : la gestion de la crise covid, l’évolution du chantier « bonne gouvernance », …

La seconde raison, que d’aucuns nommeront « lâcheté » est ce que j’appellerais quant à moi l’obsession du juridisme. Pendant que les uns m’agressaient verbalement sur une page Facebook « non-officielle » mais utilisant néanmoins le nom et le logo de l’école, les autres se dépatouillaient avec la question : que nous est-il permis d’entreprendre dès lors que ce n’est pas une page officielle et qu’elle est gérée par le Conseil Étudiant, en toute indépendance donc, mais que d’autre part l’un de nos enseignants y est gravement mis en cause ?

Deux mois de recherches, de négociations, de prises d’avis, pour aboutir donc finalement à une rencontre « quadripartite » et à un semblant d’accord monstrueusement hypocrite – j’y reviendrai… Alors qu’il n’était nul besoin de cadre juridique pour envoyer un message à l’ensemble de la communauté scolaire, et que c’est d’ailleurs ce que j’avais demandé dès le départ : une communication rapide et claire, émanant de la direction, et condamnant à la fois la décapitation de Samuel Paty et les attaques que je subissais dans ce contexte précis. J’y avais suffisamment insisté : le modus operandi est exactement le même : un enseignant auquel quelques allumés (« éteints » serait plus juste) plantent une cible dans le dos en le taxant d’ « islamophobie », concluant en termes fleuris qu’il ne devrait pas avoir le droit d’enseigner. Le message circule sur les réseaux sociaux, et finit par tomber sur un encore plus éteint que les autres, qui sort son arme. il était impératif de dire « stop », tout de suite, collégialement, institutionnellement. Au-delà d’éventuels désaccords.

Mais la troisième raison, que je pressens sans pouvoir l’objectiver, est que je dérange : je suis, on me l’a souvent dit, « clivante ». Pourtant, en ce qui concerne le port de signes convictionnels dans l’enseignement, qui est précisément ce que me reprochent ces anciens étudiants qui m’attaquent, je défends exactement le règlement des études qui prévaut jusqu’ici. Où est alors le problème ?

Ah oui, je sais : chez moi, la laïcité, les signes convictionnels, le voile, c’est « obsessionnel », donc suspect (alors que pour celles qui revendiquent de pouvoir le porter partout, ça n’est évidemment ni obsessionnel, ni suspect…). Ce que, pour d’autres thématiques, on nommerait « expertise », devient dans mon cas une « obsession ». Un biologiste se passionnerait pour la reproduction des abeilles ou un géographe pour les glissements de plaques tectoniques, au point d’écrire des livres sur le sujet et de faire des conférences régulièrement sur la question, qu’on applaudirait à deux mains. Mais les sujets dont je m’occupe, et qui sont il faut bien dire au centre de l’actualité de manière quasi permanente depuis vingt ans – et pas de mon chef ! -, sont suspects. Ou plutôt la manière dont je les traite l’est – généralement, pour des gens qui n’ont jamais lu un de mes livres d’ailleurs, mais qui savent déjà qu’ils sont en désaccord avec moi, ce qui est d’ailleurs parfaitement leur droit.

Pourtant, tout le monde semble s’accorder à considérer que c’est bien, un prof engagé. Mais évidemment, ça dépend en faveur de quoi. Il y a des causes nobles, plus ou moins consensuelles ou en tout cas qu’il est de mauvais goût de critiquer – ce que je ne fais d’ailleurs pas, soit dit en passant - : les réfugiés, les sans-abris, les étudiants précarisés, l’environnement… Et puis il y a les causes suspectes, comme la laïcité ou même la neutralité, qui est (était ?) pourtant au cœur de notre projet éducatif et de notre règlement des études : c’est comme si on pouvait l’accepter en tant que principe directeur de notre Haute École, mais pas la défendre, ou alors très mollement, comme par accident.

Bref, revenons à mon obsession/expertise : C’est con, parce qu’ailleurs, on me la reconnait, cette expertise. On me demande de venir parler de neutralité à des étudiants en Haute École, des professeurs de l’ICHEC (Amhed Medhoune), de l’ULB (José-Luis Wolfs) ou de la Haute École Lucia de Brouckère font lire mon livre sur le sujet à leurs étudiants.

Mais au sein de ma propre institution, alors que ma charge est précisément  de transmettre à mes étudiants les raisons de ce que nous pratiquons au quotidien dans notre Haute École et de leur apprendre à agir en tant qu’enseignants neutres dans leur futur métier, certains préfèrent regarder ailleurs quand je suis agressée – quand ils ne nient pas tout simplement l’évidence -, témoignant du fait qu’ils n’ont rien compris à ce qui se joue : car la question n’est pas de savoir s’il faut autoriser ou non le voile aux étudiantes : la question est de savoir si on peut me traiter de tous les noms, menacer ma sécurité et pratiquer le « bashing » à mon égard sous prétexte qu’on n’est pas d’accord avec ce que je pense et exprime. Et la réponse est « non » : le décret neutralité auquel mes collègues sont, comme moi, soumis, leur impose de protester lorsqu’un droit fondamental est bafoué. Et les droits fondamentaux, ça ne vaut pas que pour les femmes musulmanes voilées : ça vaut aussi, et plus encore, pour des gens qui, comme moi, sont menacés dans leur sécurité pour avoir osé exprimer leurs idées, lesquelles sont par ailleurs parfaitement démocratiques - à moins évidemment de considérer le modèle républicain français comme fondamentalement fasciste…

C’est donc aussi la victoire du confusionnisme : quand quelqu’un est attaqué pour ses idées, et que celles-ci sont démocratiques, on ne tortille pas du cul parce qu’on ne pense pas pareil : on le défend.

Deux mois après les agressions verbales (écrites et semi-publiques), me voilà donc autour d’une table avec les autres instances concernées. L’objet de la rencontre ? Faire comprendre au Conseil Étudiant que me bloquer d’un groupe Facebook sur lequel j’ai été agressée, en même temps que mes agresseurs, et donc infliger la même sanction aux coupables et à la victime, est non seulement grotesque, aberrant et scandaleux, mais - surtout – consiste ni plus ni moins qu’à envoyer à trois mille personnes et associations membres de ce groupe le message : « Allez-y les gars, Madame Geerts est aussi infréquentable que ceux qui l’attaquent. »

La raison de ce blocage : j’avais eu le culot de demander à une intervenante qui me visait sans me nommer d’avoir le courage d’assumer ses propos en disant clairement que c’est bien de moi qu’elle parlait. Chose que le C.E. a considérée comme inacceptable car enfreignant les règles du groupe, en vertu desquelles on ne cite pas de noms ! Et il a fallu l’insistance des autorités de la Haute École pour que je sois finalement réacceptée sur ladite page, le 24 décembre, après moulte contorsions de la part du Conseil Étudiant, qui réussissait donc la prouesse de cosigner avec le Collège de Directions un message de soutien à une enseignante qu’ils refusaient par ailleurs de réintégrer, après s’y être pourtant engagé…

Comment s’étonner qu’ensuite, l’annonce de l’autorisation prochaine des signes religieux déclenche un véritable déferlement de haine à mon endroit ? La cible avait été désignée, et l’annonce du changement prochain de Règlement des Études abolissait la dernière barrière : désormais, je ne défends plus la position officielle de ma Haute École, mais une position d’arrière-garde, et de toute évidence islamophobe, raciste et contraire aux droits fondamentaux. D’autant que le Conseil Étudiant ne s’est pas privé de se vanter du rôle qu’il avait pu jouer dans cette décision, en organisant le blocage au sein du Conseil d’administration. Comment ? Rien de plus simple : une consigne de vote, des procurations, et le tour est joué. On ne veut voir qu’une seule tête, et ça marche. C’est la démocratie participative, nouvelle version. 

(Il semblerait que j'exagère ici le pouvoir du C.E. Je me suis fiée, en rédigeant ce paragraphe, au message ci-dessous, où le C.E. se vante en effet d'"avoir fait bloc lors d'un C.A. en ne laissant pas passer le point relatif à la neutralité et l'interdiction des signe convictionnels dans le Règlement des Études", ce qui a selon lui mené le Collège de Direction à renvoyer la patate chaude à WBE. Il se peut que ce soit inexact - je ne participe pas au C.A., et il parait que les étudiant n'y ont pas la possibilité d'user de procurations. Je maintiens cependant que le Conseil Étudiant a pour principe de voter en bloc, de quelque sujet qu'il s'agisse. Ce qui n'est évidemment pas un crime, mais me semble poser question dès lors qu'on est censé représenter l'ensemble d'une communauté étudiante qui n'est certainement pas, elle, unanime sur toutes les questions qui la concernent (en ce compris d'ailleurs celle des signes convictionnels).)

Le soutien explicite du Conseil Étudiant au port du voile, ainsi que sa condamnation à peine voilée, sur la Page Facebook qu’il gère, de mes positions en la matière, ont donc de toute évidence joué un rôle non négligeable dans la banalisation de la violence verbale  – pour le moment - à mon égard. Bien avant l’annonce du changement de règlement, le Conseil Étudiant comparait ainsi mes positions – pardon : mon « blabla externe », formule qui résume élégamment mes compétences selon lui - à celles, « plus ouvertes » de la Haute École, alors qu’elles étaient en réalité strictement identiques ! Habile manœuvre visant à me désigner à la vindicte publique. De même, les attaques que j’ai subies de ce fait ont déclenché de la part du Conseil Étudiant un « fou-rire nerveux », comme le disait sa présidente dans une logorrhée inintelligible où personne ne sait plus ce qui, au juste, est condamné, des étudiants agresseurs ou des profs agressés.

Pourtant, il n’y avait pas de quoi rire, mais de quoi condamner, sans ambiguïté, sans tergiversation. Le dossier relatif à ces agressions a d’ailleurs été transmis au Parquet par WBE. Mon avocat a quant à lui estimé que « L’ensemble de ces propos, tenus précisément dans un contexte hautement sensible à un moment ou des propos de même nature ont été tenus à l’encontre d’un enseignant qui a été décapité et à l’égard d’un enseignant donnant le cours de citoyenneté, justifie la mise en œuvre d’une action judiciaire. ».

Mais revenons au changement de règlement de WBE, dans lequel le Conseil Étudiant de la Haute École où j’enseigne a joué un rôle majeur, ce dont il se vante d’ailleurs. Ce changement n’a pu se produire que parce que la Haute École où j’enseigne, qui fédère plusieurs catégories, n’arrivait pas à se mettre d’accord sur un Règlement des Études commun. Chose bien normale, dès lors qu’il est tout aussi légitime d’autoriser le voile à de futures secrétaires, juristes ou informaticiennes, que de l’interdire à de futures enseignantes ou éducatrices spécialisées. Le Conseil Étudiant de la Haute École a donc profité de cette difficulté que nous avions à parler d’une seule voix pour s’opposer, quant à lui, à toute interdiction des signes convictionnels dans le futur Règlement des Études, ce qui a conduit à un blocage et a amené le Collège de Directions à renvoyer l’affaire devant le pouvoir organisateur, à savoir WBE.

A nouveau, on me souffle dans l'oreillette que ça ne s'est pas passé comme ça. L'oreillette étant en l'occurrence un mur Facebook public sur lequel s'exprime une déléguée syndicale CGSP, affirmant que c'est le Commissaire du Gouvernement qui a décidé de renvoyer la question vers WBE. Je ne peux que supposer cependant que cette décision est née du constat que les représentants étudiants étaient unanimement favorables au port de signes convictionnels, tandis que les représentants enseignants et autres étaient divisés.

Tout cela contribue à expliquer ce qui fait que depuis l’annonce de la décision de WBE d’autoriser le voile dès la rentrée prochaine, je subis une véritable salve d’attaques. Ce ne sont plus trois, mais des dizaines d’individus, généralement anonymes, certains se prétendant anciens étudiants ayant eu à « subir » mes enseignements, qui m’expriment leur haine, leur dégoût, leur mépris. L’idée selon laquelle je ne devrais pas être autorisée à enseigner domine très largement dans ces messages fleuris, émanant parfois d’individus qui travaillent à présent dans des écoles de WBE et qui sont donc mes « collègues », soumis aux mêmes règles que moi... J’y suis aussi traitée de « sale lesbienne », et l’un de mes agresseurs d’il y a trois mois, dont le réseaux social est fort de six mille abonnés, réitère à présent en m’invitant à « aller me faire foutre ».

Certes, rien ne m’obligeait à condamner publiquement cette décision. C’est vrai. Mais rien ne me l’interdisait non plus, et je l’ai fait de manière argumentée. Le décret neutralité, que j’enseigne depuis dix ans, ne concerne que les enseignants devant leurs élèves, et n’interdit aucunement à un enseignant de défendre des opinions politiques ou religieuses par ailleurs, à la seule condition que soient respectés, bien évidemment, les principes fondateurs de nos démocraties modernes. Que je sache, jamais mes écrits ou propos n’ont enfreint cette règle, à laquelle je suis d’ailleurs moi-même profondément attachée.

Je refuse dès lors le pitoyable argument que d’aucuns invoqueront certainement en leur for intérieur : « tu l’as un peu cherché ».

Je n’ai rien cherché du tout, si ce n’est à rester intègre, à continuer à défendre les valeurs auxquels je suis attachée, car rien ne me fait plus horreur que la lâcheté, les renoncements, les capitulations. Mes idées ne plaisent pas à tout le monde, mais ce sont les miennes, elles font que je suis qui je suis, bien plus que toute autre caractéristique.

Par ailleurs, ce n’est pas mon activité professionnelle qui pose question et me met aujourd’hui en danger. Ce sont mes positions publiques sur une question hautement sensible. Mes étudiants eux-mêmes se disent très satisfaits de mes enseignements, tant en BAC 1 qu’en BAC 3 : dans un sondage anonyme que j’ai réalisé auprès d’eux en décembre dernier, à la question « Comment évaluez-vous la compétence du professeur ? », 48,3% d’entre eux l’évaluaient à 4/5 et 44,8% à 5/5.

Alors bien sûr, il fallait une cerise sur le gâteau : une accusation particulièrement perfide, sur la page du Conseil Étudiant lui-même, émanant d’un ancien étudiant qui prétend avoir reçu « des témoignages de potes qui avaient été choqués du traitement de certains condisciples. » : « ils étaient beaucoup mieux traités que leurs condisciples plus assidus, parfois maîtrisant mieux le cours qu’eux, mais plus basanés ». Et l’intervenant de conclure, sans prendre le moindre recul par rapport à ses allégations diffamatoires, « cette neutralité feinte caché assez mal une xénophobie refoulée. J’imagine qu’il faudra mettre un assesseur en permanence lors des examens de NG ».

Naïve, je pensais encore que puisque j’étais parfaitement identifiable et que (souvenez-vous…) les règles interdisent de citer des noms, le Conseil Étudiant allait supprimer ce commentaire odieux. Mais non, au contraire :

Voilà où nous en sommes… Quelques heures plus tard, le même Conseil Étudiant protestait lors d’une réunion devant la direction, la main sur le cœur, qu’il n’était pour rien dans les attaques que je subissais, car elles avaient eu lieu sur une page privée (ma page Facebook publique, en réalité). Mensonges, mensonges, mensonges. Avant que finalement, l’étudiant qui m’accuse modifie son commentaire : je suis désormais « celleux dont on ne doit pas prononcer le nom ».

D’où ma question, qui n’est pas de pure forme : maintenant qu’est garanti le droit des étudiants d’accéder aux études - passeport vers l’emploi par excellence -, en vertu d’une conception inclusive de la neutralité, que compte faire WBE pour que je puisse, demain, reprendre le chemin de l’école sans danger ? Comment faire en sorte que tous ces jeunes dont nous avons la charge comprennent que les idées que je défends peuvent certes être débattues et critiquées, mais qu’elle ne sauraient en aucune manière avoir pour conséquence le lynchage que je subis alors même que mes compétences professionnelles ne sont nullement en cause, si même certains de mes collègues n’en sont apparemment pas convaincus et que personne ne semble disposé à rappeler à TOUS que je n’ai, jusqu’à preuve du contraire, rien à me reprocher, contrairement à mes désormais nombreux agresseurs que nous avons tous contribué, collectivement, à diplômer ?

Maintenant que la haine à mon égard est libérée, comment pourrais-je encore avoir l’assurance que mon intégrité physique et morale est garantie, en tant qu’enseignante et citoyenne ?

L’un de mes agresseurs, récidiviste, à 6000 abonnés au réseau social sur lequel il a indiqué m’inviter à aller me faire foutre. La Page Facebook gérée par le Conseil Étudiant de mon école en a plus de 3000, dont des associations. Dans ses conditions, le moindre message haineux à mon encontre atteint rapidement des milliers, voire des dizaines de milliers de personne. Et il suffit d’un seul détraqué : il connaît mon nom, ma tête, l’adresse de mon école.

Nadia Geerts

Voir aussi ma récente chronique dans Marianne : https://www.marianne.net/agora/humeurs/lintersectionnalite-de-la-haine

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