Petit tour d’horizon de la blogosphère communautariste bête et méchante
Au rayon du communautarisme bête et méchant, trônent sans conteste au-dessus de la mêlée les deux Z : Rachid Zegzaoui et Khalil Zeguendi. Deux bloggeurs qui, sous couvert d’ « observations citoyennes » (le nom du blog de Rachid Z.) se font fort d’agonir d’insultes tous ceux qui n’adhèrent pas à leur cause communautariste haineuse. Au premier rang de leurs insultes : « laïciste » et « sioniste ».
Las, le Pan de cette semaine relève les curieux retournements de veste de Khalid Zeguendi, qui, non content d’être passé par tous les partis démocratiques francophones – le dernier en date étant le cdH, sigle qu’il accole encore aujourd’hui à sa signature, bien qu’il n’en soit plus membre – est passé de la dénonciation de l’antisémitisme sur Al Manar à la participation aux émissions du collectif Dialogue et Partage sur Radio Judaïca, pour maintenant traquer le sionisme partout où il croit le voir, y compris dans la récente carte blanche cosignée par Sam Touzani, Manuel Abramowicz et Claude Demelenne, « Le pouvoir aux barbus ? Non merci ! ». N’hésitant pas pour cela à rebaptiser Sam Touzani « Samuel », fidèle en cela aux plus puantes méthodes du régime nazi.
Il semble donc que pour Zeguendi, toute dénonciation de l’intégrisme musulman équivaille automatiquement à du sionisme. Raccourci intéressant, si pas intellectuellement, au moins psychologiquement.
Quant au sionisme, Zeguendi, le sens de la nuance toujours chevillé au corps, nous en dit ceci, dans un article daté du 30 janvier 2009 : « Le sionisme est une idéologie criminelle semblable à celle ayant conduit le 3 ème Reich à sacrifier des millions de Juifs et des millions d'autres citoyens d'Europe émargeant à des minorités. »
Un monde divisé irrémédiablement entre musulmans – nécessairement peu critiques vis-à-vis de l’islamisme, sous peine d’être immédiatement suspects d’être passé dans l’autre camp, celui des traîtres – et « laïcistes sionistes » – càd tous les autres, de Simone Susskind à Sam Touzani, en passant par Ni Putes Ni Soumises et tous ceux qui défendent une laïcité cohérente avec elle-même – voilà le monde tel qu’il se présente sous le regard tout en nuances de Khalil Zeguendi. Un Zeguendi manifestement incapable de concevoir qu’on puisse être un musulman critique envers les excès de sa religion ou un pro-palestinien anti-islamiste sans être un traître à la cause. Quelle cause ? La cause communautariste, cela va de soi.
Quant à Rachid Zegzaoui, mis à part son soutien au peu recommandable Parti des Jeunes Musulmans, son principal apport à la blogosphère consiste indéniablement en un inlassable travail de coloriage : mettre en rouge des passages de textes écrits par d’autres – par exemple Marc-Edouard Nabe, notoirement antisémite, ou encore des textes extraits du site « Les indigènes du Royaume », dit aussi « le bougnoulosophe » –, afin que les lecteurs les plus distraits sachent tout de suite ce qui doit les indigner, et en bleu ses piètres commentaires, toujours dans le but d’indiquer sans doute possible à ses rares lecteurs ce qu’ils doivent penser. Quant à son apport citoyen, il se borne à vociférer lors de débats publics, témoignant en cela de son incapacité – réelle ou feinte ? – de respecter les règles du débat, notamment celle de s’interdire le recours à l’insulte pour éviter l’épreuve certes plus difficile de l’argumentation.
Pour que le tour soit complet, on ne saurait passer sous silence l’apport inestimable de Moshin Mouedden au vivre ensemble. Cet animateur radio, qui vient d’être remercié par Al Manar après avoir injurié l’un de ses invités, se défend aujourd’hui, la main sur le cœur, d’avoir jamais manqué de respect ni à ses invités, ni à ses auditeurs. Une profession de foi qui fait sourire lorsqu’on sait que, lors d’un débat auquel je participais à son invitation, le brave Mohsin avait trouvé spirituel d’assurer à ses autres invités, tous masculins, que l’émission ne ressemblerait pas aux « monologues du vagin ».
Les excès langagiers de Mohsin Mouedden sont d’ailleurs monnaie courante. J’avais à l’époque répondu à ses accusations, formulées lors des assises de l’antiracisme, par une lettre (http://nadiageerts.over-blog.com/article-6108233.html).
Dernier coup d’éclat : Mohsin Mouedden diffuse largement un mail intitulé « La Belgique docile collabore à nouveau », où il établit, tout en se défendant maladroitement, un parallèle entre la « collaboration » de l’Etat belge avec Israël et la collaboration avec l’occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale. Morceau choisi :
« Ainsi, notre pays comme ceux de l'Union, n'ont tiré aucune leçon de la collaboration Belgicane ou Vichyste avec les nazis…Pire, certains parlementaires et des partis politiques continuent à défendre l'innommable, à justifier, l'injustifiable…Ont-ils seulement une conscience ? Une éthique ? Un cœur ? Ne sont-ils que des bêtes comme l'étaient les nazis ? Ne sont-ils que des intelligences calculatrices comme l'étaient les collabos de l'époque ? Ne sont-ils que des opportunistes ? Ne sont-ils qu'auprès du plus fort, car en face ce ne sont que des arabes, des musulmans comme à l'époque ce furent des juifs ? Des sous humains, des êtres machiavel, dangereux, comme le disait le Vif l'Express, une gangrène ?
Dans 60 ans, aurions nous, un rapport diligenté par notre gouvernement, intitulé « La Belgique docile » sur «Les autorités belges et la collaboration avec Israël pendant la colonisation de la Palestine ». »
On pourra évidemment toujours voir dans cet extrait l’attachement indéfectible de l’auteur aux valeurs démocratiques et humanistes. Ce serait oublier un peu vite que « nos » Lumières font bien rire Mohsin Mouedden, lui pour qui Montesquieu et Voltaire ont ouvert la voie à Hitler…