Médine au Festival des Solidarités 2023 !
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Le Festival des Solidarités est un grand moment de la scène estivale belge francophone. Depuis 1998, il rassemble chaque année à Namur « un public familial où toutes les générations se retrouvent autour d’un même désir de vivre-ensemble, de justice sociale et de lutte contre les inégalités. »
Comment ne pas souscrire à aussi beau projet ?
Sauf que cette année figure parmi les invités un certain Médine. Oui, vous avez bien lu, Médine, le rappeur, celui dont la présence aux Journée d’été d’EELV (Europe Écologie – Les Verts) au Havre fait polémique depuis plusieurs jours, certaines figures écologistes françaises ayant décidé de boycotter l’événement, dont notamment les maires de Bordeaux et de Strasbourg.
Médine, c’est en effet celui qui parlait dans sa chanson Don’t Laik de crucifier les laïcards au Golgotha, pointant ce qu’il considère comme les dérives islamophobes de la laïcité française, incarnée notamment par Caroline Fourest.
Médine, c’est aussi celui qui assistait à la conférence du suprémaciste noir Kémi Seba dans le théâtre de Dieudonné, et qui se distinguait par une quenelle en 2014, en soutien au même Dieudonné.
Médine, c’est enfin celui qui, tout récemment, a qualifié l'essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déporté, de « resKHANpée », avant de prétendre, suite à l’indignation suscitée par ce jeu de mots de très mauvais goût, qu'il ne faisait « aucune allusion à une quelconque origine ou histoire familiale ».
Mais tout cela ne semble pas émouvoir les organisateurs du Festival des Solidarités, qui choisit de présenter ainsi le rappeur :
« Un timbre rocailleux pour mettre en relief la finesse de ses textes, une musicalité débordante qui ferait pâlir les plus élitistes : c’est la signature artistique du rappeur havrais Médine depuis maintenant huit albums. Naviguant aisément entre punchlines incisives, storytelling et messages intimes, le rappeur havrais n’a jamais hésité à utiliser sa musique pour se livrer et dévoiler ses failles. En filigrane de tout ce qu’il a proposé depuis plus de 15 ans de carrière, Médine conte des histoires de luttes éternelles qui se jouent dans le cœur de tout être humain : entre l’instinct et la raison, les principes et les pulsions, la logique et l’émotion. Ses textes se veulent originaux et percutants pour ne laisser aucun auditeur indifférent. Et ses combats qui valent la peine d’être écoutés et… soutenus ! »
Le message est donc clair : il faut soutenir les combats de Médine. On aimerait que le texte précise quels sont ces nobles combats qu’il s’agirait de soutenir au nom de la solidarité et de la justice sociale.
La presse belge, jusqu’ici, se tait dans toutes les langues. Assistera-t-on à un réveil tardif de la gauche universaliste et laïque belge, ou faut -il acter définitivement que l’antisémitisme et l’hostilité déclarée à la laïcité telle qu’elle se traduit en France font partie des nouveaux fondamentaux de la gauche belge ?